"Qu’allait-il donc faire dans le Drakensberg ?"
Philippe Vinard

 
« Qu’allait-il donc faire dans le Drakensberg ? » On se le demande, et on se demande même, lorsqu’on est aussi ignare que moi, où se trouve le Drakensberg, en contemplant la couverture joliment fardée d’ocre du livre de Philippe Vinard. L’avant-propos nous donne heureusement la réponse : cette chaîne de montagnes « marque la frontière du Lesotho, un pays grand comme quatre départements français et entièrement enclavé en Afrique du Sud ».
Ce livre est une histoire de frontières, poreuses, élastiques… nous traversons les époques, avec les aventures de plusieurs générations (ethnologues, missionnaires, écrivains, protestants pour la plupart) ; nous suivons des lignes imaginaires s’étirant depuis les Cévennes jusqu’à l’Afrique du Sud et à ce minuscule Lesotho, qui rayonne comme un aimant ou un diamant. Nous franchissons parfois la démarcation entre l’hypothèse et la réalité. Philippe Vinard nous conduit par le bout du nez, au cœur d’un triple mystère. Qui était cet adolescent dont le corps dissimulé sous une bâche, couché sur une table de billard au centre d’un salon, ruisselait jusque sur le tapis, dans les souvenirs de sa mère ? Quel secret cache son jeune correspondant, à peine entrevu, insistant pendant des mois jusqu’à le convaincre de le rejoindre dans le Drakensberg, où il veut lui confier une mission - qui n’a rien de religieux ? Qu’en est-il de l’empoisonnement, naguère, d’un membre éminent de la communauté protestante, un pasteur suisse établi au Lesotho ?
Les corps, les cendres, les urnes voyagent aussi, de jardins en cimetières, et on enterre la grand-tante, anthropologue, « Madame l’éternelle », sur deux continents.
La plume de Philippe Vinard célèbre les horizons bleutés, les grottes peintes, puis nous ramène, tous mystères éclaircis, dans les Cévennes, « ce pays si riche en pierres et en hommes ». Certains massifs de Corrèze, « sont spécialisés dans la fabrication de ministres », note-t-il. « Ici, à Valleraugue, nous produisons des anthropologues ! ». Lui, il a produit un épatant récit.

HH,  24 février 2022


"Tribulations initiatiques en Amérique latine"
Vincent Fauveau

Pour assouvir son désir de départ, l’auteur de « Tribulations initiatiques en Amérique latine » s’embarque comme « pilotin » (aspirant officier non diplômé) sur un navire de la marine marchande. Ce fut la fonction de l’un de mes oncles, lequel racontait que le pilotin était, à bord, chargé des piqûres, même s’il ne possédait aucune compétence infirmière ou médicale ! Notre héros, lui, est lesté d’une année d’études de médecine, ce qui lui ouvrira bien des portes, au cours de son périple. Il est du reste prêt à endosser avec talent – même si par hasard – des rôles variés : jeune révolutionnaire de mai 68, grand séducteur supposé, ecclésiastique…
En Équateur, au Pérou, en Bolivie, en Colombie, au Venezuela, il passe par nombre de lieux parfois fort dangereux, mais il passe aussi entre les gouttes (agressions, tentations du repos – y compris de celui du guerrier) et s’échappe toujours, sautant agilement de pays en pays.
Avec beaucoup d’humour et d’auto-dérision, le narrateur nous a prévenus qu’il cherchait, tout au long de son voyage, à être « déniaisé », via ses expériences géographiques, humaines et personnelles. Cela nous vaut d’aimables rencontres « J’adore le concept du remorqueur, un petit bateau court et trapu, enveloppé de pneus pour amortir les chocs, cachant une machine d’une capacité fabuleuse… » et d’étonnantes images : « La plus belle machette du monde ! Un bijou à la lame ciselée montrant une scène de chevaux (…), une lame aiguisée comme un rasoir, une gaine de cuir solide avec ses franges tout au long ». Ce cadeau s’avérera fort utile pour éloigner un fâcheux, à grand renfort de moulinets menaçants, sous la lune.
Les lecteurs apprennent beaucoup, et rient souvent. Grand merci à l'auteur ! 


HH, 24 février 2022

" Appuie-nuque, Repose-tête, Oreiller"
Vincent Fauveau

Magnifique ouvrage ; j'ai découvert, grâce aux photos de grande qualité, la multitude d'appuie-nuques, oreillers, repose-têtes etc;  je n'irai pas jusqu'à dire que j'en souhaiterais un pour y poser ma tête ou ma nuque car je suis trop habituée au confort de nos moelleux oreillers mais ces objets que l'on retrouve en Afrique, en Océanie, au Japon etc ...sont de magnifiques œuvres d'art;
Je n'imaginais pas cela; merci à l'auteur de ce livre pour cette belle découverte".

MR, 22 février 2022